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Situation de l’industrie automobile du Sénégal en 2020

Situation de l’industrie automobile du Sénégal en 2020

L’objectif de cet article est de faire un tour d’horizon des usines qui produisent des véhicules au Sénégal, d’expliquer leurs problèmes et de proposer des solutions dans un deuxième article prévu à cet effet.

Depuis 2002, le Sénégal, dans sa politique de renouvellement du parc automobile, s’est lancé comme défis de rajeunir la moyenne d’âge des véhicules en circulation. C’est dans ce cadre que l’Etat a entrepris un encadrement de l’âge des véhicules importés (limité à 8 ans depuis 2012) et la création d’usines de montage et d’assemblage de véhicules en utilisant les partenariats publics privés. Ainsi, le parc automobile sénégalais, jusqu’en 2002 exclusivement constitué de véhicules importés, s’ouvre petit à petit aux voitures assemblées dans le pays.

 

D’après l’ANSD (Agence Nationale de Statistique et de la Démographie), le parc automobile du Sénégal est évalué à 820 289 véhicules en 2018 contre 766 737 en 2017, soit une hausse de 7%. Il est composé de 57% de voitures particulières, de 11,3% de camionnettes et 7% de motocycles. Pour la même année, le Sénégal a immatriculé 10 645 véhicules neufs et 23 317 d’occasions, soit un total de 33 962 véhicules.

 

En effet, le Sénégal ne peut pas compter uniquement sur l’importation de véhicule pour renouveler son parc automobile. Aucun pays ne s’est développé sans une industrie automobile forte et ceci est uniquement possible avec l’aide du gouvernement. Dans cette stratégie, le Sénégal s’est doté de quatre usines de montage de véhicules de tous types : véhicules particuliers, véhicules utilitaires, véhicules agricoles ainsi que des motocycles.

 

Senbus Industries, pour le renouvellement du parc des « cars rapides »

Chaine d’assemblage de Senbus

 

Inauguré en septembre 2003, Senbus Industries, en partenariat avec la multinationale indienne, Tata Motors, avait comme objectif de produire annuellement 600 minibus de 30 places pour les besoins nationaux et sous-régionaux. La production annuelle permettra d’assurer 200 emplois permanents pour l’usine et 500 pour les PME sous-traitantes, car des entreprises locales fabriquent aussi des composantes comme le marchepied et les sièges. Senbus est le fruit d’un investissement de 5 milliards réalisé par des investisseurs sénégalais regroupés autour de la Société d’Intervention Financière (SIFI) qui détiendra 93% de l’entreprise contre 7% pour l’Etat.

 

L’entreprise connaîtra un cout d’arrêt en 2013 pour plusieurs mois avant de reprendre ces activités grâce à l’appui financier de la société d’investissement mauricienne, AFIG, à hauteur de 25% du capital.

 

Un bilan réalisé en 2016 par le directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD), Alioune Thiam, établit que la convention liant l’État du Sénégal à Senbus a permis de renouveler 1 857 véhicules pour un montant global de 41 milliards de francs CFA sachant que la capacité de production de l’entreprise est 3 000 bus par année.

 

Senbus mise sur la diversification pour sauver son business !

En 2014, pour faire face à ses difficultés à écouler ses produits, le nouveau directeur de Senbus opte pour une diversification de la production et une exportation vers les pays de la sous-région. Depuis 2020, Senbus fabrique, en plus des bus de transport en commun, des bus pour le transport de personnel, des camions frigorifiques, des camions plateaux, des camions-bennes et des tricycles. Cette diversification lui permet d’acquérir de nouveaux marchés afin de pouvoir maintenir sa production.

 

Seniran auto, pour le renouvellement du parc des taxis

Voiture de police de Seniran auto

 

L’Etat, dans sa politique de renouvellement du parc des vieux taxis, qui mettaient en danger la vie des passagers et contribuaient fortement à la pollution atmosphérique, s’est allié à la multinationale iranienne, Iran Khodro, pour fabriquer des taxis au Sénégal avec une création de 500 emplois directs. Seniran auto est une entreprise détenue à 60% par Iran Khodro, à 20% par l’Etat du Sénégal et la dernière part appartient à des investisseurs privés Sénégalais. L’objectif était de produire 5 000 Samand à partir de 2008, puis 10 000 unités annuelles par la suite. Le modèle de production utilisé est le Complete Knock Down (CKD), c’est-à-dire l’importation de véhicule sous forme de kits pour un assemblage au Sénégal.

 

La montagne a accouché d’une souris !

Entre 2008 et 2019, l’usine de montage et d’assemblage a produit 1 673 véhicules, dont 300 taxis hybrides pouvant fonctionner autant en essence qu’au gaz pour desservir l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (l’AIBD). Avec une capacité de production de 10 000 voitures par an, l’usine a produit seulement 250 en 2018, soit 2% de sa capacité. Cette faible capacité de production est due à un déficit d’électricité, une rupture diplomatique avec l’Iran en 2011 et une ardoise fiscale autour de 1 milliard Fcfa.

 

En effet, en 2010, la Société nationale d’électricité (Senelec) ne pouvait pas fournir les 5.5 mégawatts nécessaires à l’usine pour faire fonctionner ces grosses machines. La hausse brusque des tensions après les coupures d’électricité avait fini par griller des machines. Comme solution à ce problème, la Senelec avait proposé à Seniran auto de mettre une centrale au sein de l’usine. Ce qui représente un investissement colossal pour la société mère, Iran Khodro. Ainsi, sur les trois ateliers que compte l’usine, Seniran auto a été obligé de fermer celui de la peinture et de la carrosserie, qui consomment beaucoup d’énergie. L’usine ne compte plus qu’un atelier de montage.

 

À l’heure où nous parlons, Seniran auto produit les modèles suivants sur son site de Thiès:

  • La Samand LX, une berline iranienne produite par IKCO depuis 2001.
  • La Dena+, construite sur la base de la Samand, la Dana est un véhicule de luxe équipé d’un moteur suralimenté.
  • La Runna, une berline fabriqué depuis 2009 par la société mère Iran Khodro et basée sur la Peugeot 206 Sedan.
  • L’Arisun, un petit pick-up conçut par Iran Khodro et produit sur la base de la Peugeot 405 depuis 2015.
  • La Soren, une berline sortie en 2008. C’est une version modifiée de la Samand.
  • La Peugeot Pars, correspondant à la Peugeot 405.

 

CCBM lance sa chaîne de montage de véhicules

Chaine de montage de CCBM industries

 

En 2011, CCBM industries lance une unité d’assemblage de véhicules afin de ravitailler le marché automobile local. Avec une capacité de production de 4 500 véhicules par an, l’usine n’a pu produire que 1 000 véhicules en 3 ans (entre 2011 et 2013), soit 7% de sa production. CCBM a fait face un problème pour écouler ses véhicules assemblés au Sénégal, ce qui explique cette faible production. Il faut noter également que l’usine est prévue pour assembler des voitures légères, des camions, des tracteurs et des motocyclettes.

 

Des problèmes pour écouler sa production !

CCBM compte en majorité sur les commandes de l’état pour écouler sa production. En 2013, L’usine de montage de véhicules peine à écouler sa production sur le marché sénégalais. D’après Sérigne MBOUP, PDG du groupe CCBM, l’Etat doit donner le bon exemple en choisissant le « made in Sénégal » dans le but d’encourage la population à faire confiance à la production locale. Ce qui permettra de faire vivre le secteur automobile Sénégalais.

 

Grâce à Multi-Industries Group, le Sénégal fabrique des véhicules électriques.

La production de MIG

 

Créée en tant que filiale industrielle du groupe ADS en 2018, Multi-Industries Group (MIG) ambitionne de fournir des solutions de mobilité verte (voitures, vélos, tricycles, scooters et motos électriques). Ce que j’aime surtout dans cette entreprise est son coté vert et la vision globale du secteur. Par exemple, ils fabriquent des panneaux solaires et des véhicules électriques ; on fait tout de suite le lien avec la mise en place de systèmes de recharge autonomes basés sur l’énergie gratuite du bon Dieu : le soleil. La production vient juste de commencer sur la zone industrielle de Diamniadio. Nous reviendrons sur cette entreprise dans nos articles.

 

Le PDG de CCBM annonce une usine de montage à Kaolack.

En 2019, le PDG de CCBM, Sérigne MBOUP, annonçait une usine de montage automobile à Kaolack. La réalisation de cette usine va ouvrir une nouvelle ère dans le développement de l’industrie automobile au Sénégal. L’unité industrielle, qui sera le fruit d’une joint-venture sino-indienne, va produire de petits véhicules pouvant servir de taxis coutant entre 2,5 millions à 3 millions accessibles aux petites bourses, des vélomoteurs et tricycles pouvant servir de véhicule de transport en commun dans la région voire dans la sous-région. Nous attendons de voir !

 

Conclusion

Depuis les années 2000, l’industrie automobile du Sénégal a pris son envol avec la mise en place de Seniran auto, puis de Senbus. Maintenant, on accélère la cadence avec la production de véhicules particuliers. Le secteur est donc bien parti pour une production de véhicules locale pouvant satisfaire la demande dans notre pays, voire même exporter dans la sous-région. Cependant, on constate que le Complete Knock Down (CKD) est favorisé par les multinationales qui s’installent sur notre territoire. Ce qui est un frein pour le développement des compétences locales. Pour développer ce secteur, nous devrons passer à la vitesse supérieure est produire des véhicules 100% Sénégal. Nous constatons également un manque d’industrie sur le secteur des pièces détachées où nous avons de grandes opportunités.

 

Mamadou FAYE

Comments (4)

Aboubacar Diop Répondre
08 février 2021

Je vous remercie pour cet excellent travail. Le Sénégal a besoin de vous 🙂

Mamadou Répondre
08 février 2021

Merci Aboubacar.

29 mai 2023

bonjour, puis-je avoir la règlementation du secteur mécanique automobile

Nana Madi Répondre
03 juin 2023

Bonjour je veux la boîte noire d’un véhicule de marque
Ikco soren Annee 2018,

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